Les périls de considérer les personnes intelligentes meilleures que les autres

(version française du poste ‘The perils of attaching value judgements to intelligence’

Content warning: references to disablism, racism, misogyny, other hatefulness

Il n’est pas mal, bien sûr, d’être intelligent(e) ou de s’interesser à l’apprentissage, mais on ne doit pas dire que les personnes intelligentes sont meilleures que les autres. L’appréciation continuelle de l’intelligence, ou l’apprentissage rapide, en comparaison des autres traits, est dangereuse.

Comme j’ai déjà dit dans un autre poste, j’apprends vite et j’étais considéré «surdoué» à l’enfance, mais je ne suis pas du tout meilleur que les autres gens. Ma valeur vient d’être humain, et mon charactère moral vient de mon comportement, pas mon intelligence, ni mes autres characteristiques innés. C’est juste que j’apprends rapidement. C’est ce que je fais avec cet apprentissage rapide qui compte. Je veux apprendre des manières de faire le monde plus juste et plus gentil.

Je me souvenais des dangers d’associer des valeurs morales et qualitatives à l’intelligence en découvrant le site de Paul Cooijmans, un soi-disant expert sur l’intelligence. Son site est souvent cité comme une source bien informée sur l’intelligence, la personnalité et des autres traits (tous les liens sont en anglais). Il est vrai que la plupart des gens qui le citent ne sont pas des journalistes, mais les articles du Spectator et de BoingBoing sont des exceptions. Je n’ai vu personne critiquer son contenu épouvantable ; donc, je me suis décidé de le faire. Ses articles ont l’air de venir d’un discours de Hitler ou un tract américain du XXième siècle sur l’eugénisme.

La première indication qu’il y a quelque chose de désagréable dans son site apparaît dans son guide des niveaux de l’intelligence humaine. Il y ont nombreux problèmes avec ce guide.

Ses odieuses opinions, qui ont l’air de fascisme, sont plus évidentes dans des autres pages. Plus que vous lisez, plus elles sont pires. Il pretend d’être éclairé, à cause de son intelligence prodigieuse, mais ses opinions sont vraiment terrifiantes. La plupart de ses pages est de la pseudo-science ressortie des années 1920. Il semble que M. Cooijmans est un extrémiste de droite.

Il offre un quiz qui prétend de déterminer si on est un(e) «marxiste culturel(le)». Le «marxisme culturel» est un terme utilisé par les extrémistes de droite pour les personnes qui ont des opinions politiques à la gauche de Donald Trump, Geert Wilders ou Marine Le Pen. Les questions ont un biais évident et reflètent les opinions d’extrême droite sur le genre, la culture, le handicap et la race. Sa haine pour les personnes vulnérables manifeste dans presque toute question. Il est particulièrement clair qu’il haït les personnes avec un handicap mental.

J’étais particulièrement horrifié par la troisième page que j’ai vue. M. Cooijmans présente une histoire déchirante de la dégénération sociale, creée par le declin intellectuel. Il est évident qu’il trouve les personnes qui apprennent lentement comme des brutes demi-humaines qui ne valent les mêmes droits civiles ni le traitement que les personnes plus intelligentes. Il soutient de cruelles politiques comme le châtiment corporel, l’éxécution et le droit absolu de porter des armes. Il veut aussi affaiblir les lois protégeant les droits humains.

La haine contre les personnes handicapées de son guide d’intelligence et le quiz du ‘marxisme culturel’ est évident. Il pense que les personnes intelligentes sont supérieures que les autres, et que l’apprentissage rapide est la même chose que la moralité.

Mais dans cet article j’ai supposé un déclin continu pour démonstrer les effets de la dégénération. J’éspère que cet article ouvre les yeux des gens qui, sachant que je me suis occupé par l’intelligence, m’advertissent : «L’intelligence elle-même n’est pas importante !», «Une personne intelligente n’est pas une meilleure personne !» «Une société avec des personnes plus intelligentes n’est pas une meilleure société !» ou «Être plus intelligent(e) ne vaut pas la peine !»

(la traduction est la mienne)

J’ai des sentiments compliqués sur JK Rowling, mais je pense que cette citation de Harry Potter and the Chamber of Secrets est apropos:

Ce sont nos choix, Harry, qui démonstrent qui nous vraiment sommes, bien plus que nos capacités.

Ce qui compte, plus que l’apprentissage rapide ou lent, est ce qu’on fait avec les capacités. La conflation de M. Cooijmans de l’intelligence avec la bonté est particulièrement troublant, considérant sa manque de considération morale pour les autres dans cet horrible article. (Son profil personnel indique qu’il ne donne pas beaucoup de valeur à la vertu, qui je trouve horrifiant.

On peut être tellement intelligent(e) et une personne complètement horrible sans le moindre souci pour les sentiments, bien-être ou existence des autres. On peut apprendre lentement et être sympathique, généreux(euse) et moral.

Cette citation est particulièrement horrifiant:

Assurément, une dégénération complette comme celle-ci ne peut occurrer que quand il n’y a pas une autre société qui pourrait exterminer, asservir, coloniser ou ‘aider’ la population qui fait la dégénération (l’emphase est la mienne)

Il propose le génocide, la colonisation et l’esclavage. Si on pense que l’esclavage et la colonisation sont des bonnes manières de préventer le déclin de la société, on est complètement malveillant. Ce n’est pas le travail de quelqu’un qui apprécie la bonté. C’est le travail de quelqu’un qui est si consumé par la haine qu’il veule soutenir l’élimination des populations parce qu’elles apprennent trop lentement. Moi, je disais que l’auteur lui-même est un exemple parfait de la différence entre la bonté et l’intelligence. Être intelligent(e) n’est pas la même chose qu’être bon(ne).

Si vous voulez un antidote pour cette série d’articles odieuses et anti-scientifiques, lisez «Race, Intelligence and the Limits of Science» par Tim Wise.

Si vous avez le moindre souci pour les autres et vous occupez des droits humains et la dignité des tous êtres humains, sans tenir compte des origines, identités ou capacités, arrêtez de citer cet homme odieux et les autres comme lui. Cet homme est complètement insupportable. Il ne mérite pas d’être traité comme une source bien informée. C’est comme citant quelqu’un comme Richard Spencer ou un autre neo-fasciste qui pense qu’il(elle) est supérieur(e) que les autres à cause des circonstances de sa naissance. Et plus, arrêtez d’attacher une grande valeur à l’intelligence, l’apprentissage rapide, la «surdouance» ou ce qui vous voulez appeler cette combinaison de capacités. C’est les choix et attitudes envers soi-même et les autres qui determinent la moralité. Les êtres humains ont de la valeur à cause de son existence ; on ne doit pas survaluer quelques personnes parce qu’elles sont plus intelligentes.